vendredi 25 juillet 2008

Le début. [3-6]


Elle se rapproche lentement comme si l'on approchait une pauvre bête égarée. Une main glacée frôle la joue de la jeune fille assoupie maintenant depuis plusieurs heures. Elle lève la tête brusquement et manque de se la cogner contre le mur en béton où elle s'est appuyée. Le cri qu'elle pousse est étouffé par la main qui se pose maintenant sur sa bouche. Les yeux grand ouverts, elle panique, mais doucement se calme lorsque l'ombre qui lui fait face lui chuchotte à l'oreille que ce n'est que lui. Grand, mince, presque squelettique, ce garçon a toujours eu le don de lui faire les pires frayeurs, toujours le premier à vouloir la taquiner. Rien de bien méchant... Il est aussi avant tout son voisin et il passait parler pour rentrer chez lui lorsqu'il a vu -une boule noir tassée dans un coin. Elle est glacée et ne peut pas vraiment, bouger, elle accepte alors son aide et attrape la main qu'il lui tend. Le temps de cette courte ballade, le silence est d'or et c'est par un bisous sur la joue qu'il la dépose chez elle. Elle ne sait pas vraiment comment qualifier cela et hésite entre une répugnante gentillesse ou une bise poussée par accident. C'est le mot, il la répugne. Frigorifiée elle se dirige vers sa chambre sans un mot à sa mère qui la regarde d'un mauvais oeil. En deux secondes elle retire ses vêtements et se glisse sous les draps loin d'être chaud. Aucun réconfort présent et personne pour lui dire que c'est du passé, que ce qui a pu lui arrivé n'existe plus. Un sommeil agité la guette, comme si elle n'avait pas assez dormi.
Le néant total, pas une seule lueur, même plus dans ces deux yeux qui brillent pâlement au fond du placard. L'air est saturé, se tuant avec son propre dioxyde... Les mêmes sueurs, les mêmes frissons. Les démons peuvent pleurer aussi saviez-vous? Tant de bruits qui se cognent, tant d'images qui défilent bien trop matures pour ce pauvre chaton qui se met alors en boule. Un clic lui hérisse les poiles.

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