vendredi 25 juillet 2008

Le début. [2-6]

pix: brouette dans mon jardin

Regardez, elle pousse le portillon. Cela devrait paraitre étrange, encore hier une rage incessante l'envahissait. Ce sentiment méprisable et quelque peu stupide engendré, il le semble, en tout et pour tout, par une simple jalousie. Laquelle me diriez-vous, ou encore, elle est amoureuse. Et bien non, ce n'en serait que plus simple. Elle a acquis un amalgame de passions aussi inexplicables les unes que les autres. Un besoin qui la ronge et la gâte qu'elle en perd beaucoup trop de repères. Invisible et même plus virulent que la réalité, elle cherche juste un remède pour affronter son propre dégoût. Au final, elle était la seule à se tarir. Ce sourire qu'elle nous montre, c'est le signe qu'elle veut aller mieux et surtout qu'elle a du courage. Mais au-delà d'une simple victoire personnelle se cache l'envie de réussir comme la plupart des gens, même si on retrouve encore trop souvent les mêmes rebellions. Il faut croire en celles silencieuses, depuis trop longtemps étouffées, ce sont les plus dangereuses. Elle pousse le portillon. Apparemment, aujourd'hui est un jour spécial. Elle ne l'avait jamais remarqué mais sous ces vieilles dalles, il y a un endroit où la terre est plus amovible. En appuyant son pieds un peu plus sur l'une d'entre elles, la voilà qui bouge. Curieux se dit-elle, mais le soleil est bas, bientôt il fera nuit noire, pour le moment qu'elle continue à pousser ce portillon. D'un pas plutôt pressé, la voilà qui gravit toutes les marches en bois usées depuis longtemps, qui avait été installées autre fois au coin de la colline. Elle a droit à un magnifique coucher de soleil, mais il est préférable qu'elle ne s'y tarde pas si elle ne veut pas recevoir de sermons à son arrivée. Ca y est, elle ne voit plus rien et la paix laisse place à l'angoisse. Jamais ses sens n'ont été si éveillés, du moins, c'est ce qu'on laissera entendre. Ce soir elle déteste d'une fureur folle le moindre criquet qui se met à chanter. Elle a froid, le vent d'automne n'est pas de tout repos. Et c'est au coin de sa rue, dos au mur de son allée qu'elle a cru encore lointaine, qu'elle s'affesse. Sa respiration saccadée, les sueurs froides et tous ces frissons qui lui parcourent le corps sont comme de mauvais rêves. Au file des heures, c'est une seconde sieste, bien moins appaisante que la première, qu'elle entreprend. Là-bas, une lumière s'allume.
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